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Penser la ville pour ses habitants, aujourd’hui, mais également demain, c’est s’interroger sur ses futurs possibles et les grandes évolutions au point de tension qu’elle connaîtra dans 10, 20 ou 30 ans. Cela permet surtout de réfléchir au rôle que peut jouer le groupe RATP dans la co-construction d’un futur désirable pour les habitants. L’innovation apparaît alors comme un formidable outil qui permet, peu importe l’époque, de penser et créer un futur en phase avec les enjeux et les aspirations des citoyens.
Si le métro fait partie de notre quotidien aujourd’hui, il ne faut pas oublier que sa création en 1900 a constitué une véritable innovation de rupture. L’engagement du groupe RATP dans l’innovation n’est pas nouveau. Le premier métro automatique en 1998 avec la ligne 14, le pass navigo à la fin des années 90, ou encore l’automatisation sans interruption majeure de trafic de la ligne 1 en 2012, sont autant d’exemples d’innovations, et souvent de premières mondiales, qui ont marqué 70 ans d’histoire de la RATP.
Entreprise de services, le Groupe RATP se saisit des potentialités techniques offertes par les nouvelles technologies pour les convertir en services pour les voyageurs. Innover nous permet de créer de nouvelles offres, par exemple avec les véhicules autonomes en permettant de faire du porte-à-porte ou de desservir des territoires peu denses.
Mais aussi d’améliorer l’efficacité opérationnelle des offres existantes, et donc le service rendu au voyageur. L’exploitation de la data nous permet de mieux organiser la répartition des rames de métro en fonction des besoins des voyageurs. L’intelligence artificielle rend possible des traductions en direct des annonces voyageurs dans plusieurs langues. Si l’on change de perspective, l’innovation peut également être perçue comme une méthode. Une méthode qui permet à l’entreprise de construire un corpus de connaissances sur lequel elle peut s’appuyer pour créer de la valeur. Mais également une méthode pour engager les collaborateurs et encourager les initiatives, afin qu’ils deviennent eux-mêmes acteurs du changement.
L’avenir de la mobilité sera sans doute complètement intégré et digitalisé, avec le Mobility as a Service (MaaS), qui vise à offrir un service sur-mesure, sans coupure et sans couture. Mais c’est surtout vers une mobilité mieux pensée et raisonnée que nous devons nous diriger, reposant sur une véritable intermodalité, et parfois-même sur une forme « d’immobilité » avec le développement de nouveaux usages comme le télétravail. Il s’agit d’utiliser les nouvelles technologies et les data pour améliorer le quotidien des voyageurs, et rendre la ville toujours plus fluide, connectée, durable et solidaire.
« Notre approche place en son centre l’humain, car c’est bien là qu’est la finalité d’une politique d’innovation ».
Aujourd’hui, le taux d’occupation d’un véhicule pour des déplacements quotidiens domicile-travail n’est que de 1,2 personne en moyenne. En d’autres mots, l’immense majorité des conducteurs sont seuls dans leur véhicule, ce qui engendre pollution et embouteillages. Dans le même temps, il est compliqué et coûteux de mettre en place une offre de transport public aussi pratique que la voiture dans des zones peu denses.
La navette autonome - électrique et partagée - apporte une solution à la problématique du dernier kilomètre en zone peu dense.
La navette autonome – électrique et partagée – vient en complément de l’offre de transport existante. Ces véhicules – tels que l’EZ10 en service au Château de Vincennes – permettent une mobilité du premier au dernier kilomètre contribuant ainsi à fluidifier les centres-villes, à réduire l’impact des gaz à effets de serre, à réallouer les espaces dédiés aux emplacements de parking, mais aussi à réduire la pollution sonore. Cette solution s’insère pleinement dans la mobilité de demain, qui se devra d’être respectueuse de l’environnement, accessible à tous mais aussiflexible, en proposant un service à la demande.
Les nouvelles technologies en général, et l’intelligence artificielle en particulier, sont déterminantes dans la définition d’une nouvelle offre de mobilité. Le traitement de plus en plus poussé des données, combiné aux algorithmes prédictifs, permettra demain d’anticiper les besoins des usagers à tout moment, et d’adapter l’offre de transport en conséquence pour proposer un service de qualité, fluide et dynamique tout en restant peu coûteux. C’est à cette condition que nous pourrons convaincre les automobilistes de changer leurs habitudes et de quitter le confort de leur voiture individuelle pour adopter un mode de transport partagé.
Fondé en 2014 à Toulouse, EasyMile est un prestataire proposant des solutions de mobilité autonome aux collectivités, aux opérateurs de transports ou encore aux universités. Présent au sein de villes telles que Denver, Berlin et Singapour, EasyMile compte à ce jour 210 projets sans chauffeur transportant plus de 320 000 voyageurs, pour une distance totale de 250 000 kilomètres parcourus.
EasyMile et le groupe RATP collaborent depuis plusieurs années afin de proposer des alternatives à la voiture sur trajets courts, par exemple entre la station de métro Château de Vincennes et le parc floral de Paris.
Le groupe RATP a déjà conduit de nombreuses expérimentations avec des navettes autonomes à travers le monde, notamment à Austin, Bruxelles, Boulogne-sur-Mer, Saclay ou Vincennes, transportant ainsi près de 100 000 voyageurs. Dans ces villes, le groupe RATP a travaillé avec différents opérateurs, comme EasyMile et Navya, réalisant même à Vincennes une première mondiale : l’interopérabilité entre des navettes autonomes de différents constructeurs.
Ce savoir-faire du groupe RATP sur les véhicules autonomes est aujourd’hui largement reconnu.
L’ADEME a d’ailleurs confié au Groupe, en 2019, 3 expérimentations en Île-de-France dans le cadre du consortium projet SAM « Sécurité et Acceptabilité de la conduite et de la Mobilité autonome » issu du programme national France Véhicules Autonomes. Ces 3 expérimentations ont permis de tester des services de mobilité autonome répondant à une réelle demande de transport dans différents environnements : zone urbaine dense, zone périurbaine. Elles ont répondu à différents usages de façon complémentaire à l’offre existante : desserte des premiers et derniers kilomètres, desserte fine de quartier.
Les navettes autonomes répondent à de réels enjeux de mobilité pour la ville et ses habitants, notamment pour desservir l’ensemble des territoires de manière cohérente. En effet, face aux défis que représentent les zones peu denses, les faibles flux, ou encore les problématiques de desserte des premiers et derniers kilomètres, le véhicule autonome constitue une solution innovante, s’insérant de façon harmonieuse au sein des villes en venant compléter l’offre de mobilité déjà présente en leur sein.
« Les transports autonomes ouvrent des champs extrêmement vastes d’adaptation des transports en commun dans la ville »
Pionnière dans le développement de modes de transports innovants au sein des territoires, le groupe RATP proposera d’ici la fin de l’année un bus autonome en service commercial sur la ligne 393 reliant Thiais à Sucy-Bonneuil, dans le Val-de-Marne. Cette ligne, qui circule en voie propre, se prête à cette expérimentation.
Un opérateur est toujours à bord du bus autonome, pour assurer l’accueil des passagers et intervenir en cas de problème.
La mobilité est aujourd’hui confrontée à un défi majeur, celui d’être accessible à tous, en tous lieux, de manière satisfaisante. C’est en ce sens que l’innovation, dans son acceptation large, est cruciale. Elle contribue à développer des solutions de mobilité qui répondent aux besoins de chaque territoire en fonction de ses spécificités, de sa population et de l’activité réelle qu’on retrouve en son sein.
La mobilité est aujourd’hui confrontée à un défi majeur, celui d’être accessible à tous, en tous lieux, de manière satisfaisante.
Les villes font aujourd’hui face à de nombreux challenges : elles comptent de plus en plus d’habitants en ville et cela conduit logiquement à une demande croissante de services pour se déplacer. On observe donc depuis quelques années une multiplication des offres alternatives aux solutions de traditionnelles (vélos en partage, scooters en freefloating, covoiturage …) qui viennent peu à peu modifier les comportements de mobilité des habitants. Des applications MaaS (Mobility as a Service) accompagnent ces transformations en centralisant l’offre de mobilité pour mieux informer les voyageurs. Malgré ces avancées, se pose toujours la question de l’articulation de ces offres entre elles, pour une efficience optimale. L’objectif est donc d’organiser un réseau de transport élargi, en bonne cohérence et qui correspond aux besoins de la population.
Pour permettre l’émergence d’une transformation de la mobilité, les autorités organisatrices et les opérateurs doivent encore faire évoluer leur offre. Citio se positionne sur cette nouvelle donne avec une solution qui utilise les données à disposition des opérateurs de transport pour synchroniser les différentes offres et répondre au mieux aux comportements des usagers. Citio collecte les données de façon intelligente pour mesurer l’évolution des habitudes de déplacement de manière plus fine, plus régulière et plus dynamique que les études de terrain classiques et pour capitaliser sur cette matière brute de façon à améliorer la prise de décision, la performance des opérations et la qualité de l’offre de transport dans le territoire. Concrètement, cela permet par exemple d’adapter les temps de parcours aux conditions du trafic ou en d’ajouter une rame de métro supplémentaire au bon moment, au bon endroit.
Une meilleure efficience du service rendu est au bénéfice du voyageur. À mes yeux, la ville est un point de rencontre de ses habitants et un recoupement d’opportunités qu’elles soient professionnelles, sociales, culturelles ou encore sportives. Faciliter la mobilité, c’est permettre à tout un chacun de saisir ces différentes opportunités.
L’idéal pour la ville de demain serait d’avoir une offre de mobilité en totale adéquation avec les besoins de tous les usagers. L’utilisation intelligente des données est l’un des leviers pour y parvenir.
La Défense est le premier quartier d’affaires européen. Les 180 000 salariés qui y travaillent ont sensiblement les mêmes horaires. Logiquement, cela mène à une saturation du trafic, tant sur la route que dans les transports en commun. Pour répondre à la demande, la fréquence sur le RER A est telle par exemple aux heures de pointe qu’il n’est techniquement pas possible d’injecter des trains supplémentaires alors même que toutes les rames ont déjà été passées à 2 étages.
Des grands projets - prolongement d’EOLE et Grand Paris Express-sont prévus pour améliorer l’offre globale de transport, mais il nous fallait trouver des solutions innovantes de plus court terme.
En janvier 2019, Ile-de-France Mobilités a lancé une expérimentation avec 14 entreprises partenaires, en collaboration avec l’établissement public local Paris La Défense, la RATP et la SNCF, visant à lisser les horaires des employés pour mieux répartir leur présence dans les transports, sur des plages horaires plus larges. Ile-de-France Mobilités a convaincu les entreprises du pôle d’encourager les horaires décalés pour leurs salariés, mais aussi le report modal vers les modes actifs ou le covoiturage, le télétravail ou encore l’utilisation de tiers-lieux. Un challenge mobilités a été lancé pour récompenser les salariés volontaires acceptant de changer leurs habitudes avec un système de points permettant d’obtenir des chèques-cadeaux dans des enseignes commerciales des Quatre-Temps. Il a par ailleurs fallu beaucoup d’énergie pour lever les réticences et répondre à toutes les interrogations.
Cette initiative n’a été possible que par la forte implication de la Région et de tous les acteurs concernés, pour faire coïncider les efforts des entreprises avec une organisation adéquate du côté des opérateurs. La RATP a ainsi équipé de capteurs 3D l’ensemble des accès au pôle transport de La Défense, afin de mesurer en continu les flux de voyageurs. Le traitement et l’analyse fine de ces données mené sous l’égide d’IDFM par la RATP et l’IAU, permettra d’évaluer précisément l’impact des actions menées et d’envisager l’extension de l’expérimentation à d’autres sites.
Le fonds RATP Capital Innovation est une filiale du Groupe RATP dédiée à l’investissement dans les start-ups, les services de mobilité innovants et la Smart City. Son objectif : permettre au Groupe d’identifier les innovations pouvant s’insérer avec pertinence au sein des territoires en répondant à leurs besoins. Si une entreprise propose une solution de ce type, nous cherchons à créer avec elle une synergie pour mieux servir les villes et les voyageurs. La collaboration entre le fonds et ces sociétés va au-delà de l’aspect financier, elle leur permet également de collaborer avec le groupe RATP en Ile-de-France ou ailleurs dans le monde. Aider ces entreprises à grandir est pour nous une fierté. Comme nous, elles ont la volonté d’agir pour permettre aux habitants des territoires de se déplacer de manière optimale.
Nous sommes conscients que, si les transports en commun constituent la colonne vertébrale des déplacements en ville, de nouveaux services seront eux aussi pleinement intégrés à la mobilité de demain. Nous sommes par ailleurs convaincus que l’offre de scooters électriques en libre-service de Cityscoot, ou le co-voiturage sur trajet court mis en place par Klaxit, constituent des réponses aux enjeux de mobilité des villes. Les transports doivent être plus propres, plus durables et surtout plus inclusifs afin d’être accessibles au plus grand nombre. Ces entreprises l’ont bien compris et leurs solutions représentent un véritable pas en avant dans cette direction. Les soutenir permet de créer un écosystème vertueux, qui détourne les habitants de l’utilisation individuelle de la voiture et les entraîne vers des modes plus doux, complémentaires aux transports en commun.
L’année 2019 semble être une année charnière pour la mobilité, notamment urbaine. On voit émerger dans les villes toute une série de nouvelles solutions de transport, permises par des innovations de procédés comme le free floating. Bien sûr, toutes ces nouveautés ne pourront pas perdurer sans être mieux réglementées. Cityscoot, service de scooters électriques en partage, répond à une double attente des urbains, qui cherchent une solution qui soit à la fois de micro-mobilité et durable. Écologiques, homologués, assurés, les scooters permettent aux utilisateurs de se déplacer rapidement et en sécurité. Ces éléments sont pertinents pour les clients, mais aussi pour les élus, qui demandent aux nouvelles formes de mobilité de s’intégrer en harmonie avec la ville et ses habitants.
La RATP accompagne CityScoot dans son développement avec l’ouverture à de nouvelles villes où le groupe est déjà présent. Au-delà du partenariat financier, les deux activités et entreprises ont des synergies évidentes. Des enquêtes réalisées pour observer la manière dont les utilisateurs associent les deux servicesont montré à quel point ils peuvent se compléter, notamment sur les problématiques des derniers kilomètres, où le scooter est une vraie alternative. Des systèmes de tarification en commun sont également à l’étude afin de faciliter l’usage pour les utilisateurs.
