Jonathan Sebbane,
Directeur général de Sogaris, partenaire du groupe RATP
L'actualité du groupe RATP au service des élus et des acteurs qui font les territoires.
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Plus de 80% des Français sont aujourd’hui des citadins. Cette nouvelle donne démographique concentre dans les zones urbaines des défis économiques, sociaux, environnementaux et sanitaires. Pour y faire face, les villes ont besoin de partenaires de confiance, qui les accompagnent dans la durée et qui partagent leurs valeurs, mais aussi d’expertises intégrées et agiles. La complexité des projets urbains combine en effet des problématiques très diverses : logement, mixité sociale, développement durable, régulation des mobilités, performance énergétique…
Jonathan Sebbane,
Directeur général de Sogaris, partenaire du groupe RATP
Jonathan Sebbane : J’en citerais trois. Le métropolisation, qui voit la consolidation et le renforcement des villes les plus denses. La digitalisation des échanges, et notamment des échanges commerciaux, qui s’est accélérée en 2020, transformant en profondeur nos modes de consommation. Enfin le dérèglement climatique, qui impacte à la fois les politiques publiques et la façon dont les professionnels opèrent dans les villes.
Jonathan Sebbane : L’activité logistique repose sur deux structures économiques assez différentes : un volet d’exploitation, assez court-termiste, celui de la mobilité et du transport de biens, et un volet immobilier, industriel, qui s’inscrit dans la durée. Or l’explosion du e-commerce incite aujourd’hui les opérateurs à s’implanter en ville ou à proximité des villes. En effet les grandes plateformes, les acteurs de la grande distribution ont fait des promesses fortes à leurs clients en termes de service et de livraison : aujourd’hui, la norme, c’est le J+1. Depuis 2017, on voit donc croître très fortement en France une nouvelle forme de marché immobilier, celui des espaces productifs en ville ou proches des villes.
Jonathan Sebbane : Les préoccupations environnementales sont très présentes chez les élus. A l’instar de Londres ou de Paris, les villes imposent donc des contraintes réglementaires de plus en plus fortes pour la circulation des véhicules polluants ou des véhicules à grand gabarit. Mais on les voit également promouvoir des sites immobiliers dédiés à la logistique urbaine. En tout cas, il est clair que le sujet n’est plus un sujet technique, il est devenu politique au sens noble du terme. Les collectivités veulent maîtriser la logistique urbaine pour qu’elle serve le développement du territoire, s’insère dans le tissu urbain et soit au service des habitants et de la vie locale.
Jonathan Sebbane : Sogaris et le groupe RATP ont des ADN compatibles, un lien historique à Paris et à l’Île-de-France qui donnait sens à un partenariat. Nous avons donc mis en commun un certain nombre d’analyses sur le développement urbain. Premier constat : nos deux entreprises sont à la recherche, pour développer leurs activités de transport de biens ou de personnes, de surfaces assez semblables. Second constat : nous avons la conviction qu’une forme de mutualisation est possible. Enfin nous savons que les villes ont besoin d’optimiser l’occupation de l’espace urbain. Créer, comme nous le proposons, des centrales de mobilité conjuguant le transport de marchandises et de voyageurs et une palette de services pour les habitants et le quartier, a donc tout son sens. C’est aussi une façon intelligente de faire un pas de côté par rapport à la compétition des fonctions urbaines qui oppose traditionnellement les activités de livraison aux autres flux de la ville.
Francis Pisani,
Philosophe des villes, auteur des Chroniques de l’urbanocène et de Smart about cities
Pour comprendre ce que peut apporter l’innovation à l’optimisation des flux et de la mobilité, il faut regarder du côté de Singapour, l’une des villes les plus connectées au monde. Vulnérable face au changement climatique, confrontée au vieillissement de sa population, la cité-État a choisi, pour répondre à ces enjeux, de pousser très loin l’intégration de la technologie de façon à mieux gérer et planifier ses politiques urbaines et notamment sa politique de mobilité.
Elle a été l’une des premières à ouvrir une plateforme d’open data gouvernementale et développe auprès de ses citoyens une politique extensive de collecte de données. Avec un réseau de transport entièrement modélisé, l’autorité organisatrice s’appuie sur les données collectées pour réagir en temps réel afin de fluidifier les déplacements mais aussi mieux comprendre et anticiper l’évolution des usages. Singapour soutient également l’innovation à travers un écosystème très actif de startups. Pionnière du véhicule autonome, elle a publié l’un des premiers règlements techniques au monde régissant le déploiement dans ses rues de véhicules sans conducteur entièrement autonomes. Enfin, la cité-État a banni la voiture, en tout cas pour les revenus plus modestes, avec l’instauration de permis de circuler qui coûtent cher. Résultat : seuls 15 à 20% des Sigapouriens possèdent une voiture.
Reste que cet exemple a ses limites puisqu’il est difficilement duplicable : ville nation, Singapour a toutes les cartes en mains pour piloter l’ensemble des fonctions régaliennes, ce qui n’est pas le cas des métropoles ou des villes « ordinaires ».
Situé au nord du 18ème arrondissement de Paris, le centre bus de Belliard exploité par la RATP fait aujourd’hui l’objet d’un programme urbain ambitieux, en accord avec Île-de-France Mobilités et la Ville de Paris. A partir de 2026, ce site de 25 000 m², mis en service à la fin des années 80 et qui est aujourd’hui le plus grand ‘parking de bus’ de la capitale, va connaître une seconde vie en s’ouvrant à son quartier. Sa vocation industrielle perdure : dans le cadre du Plan Bus 2025, il sera converti au 100 % électrique en 2024. En superposition de cet équipement, le groupe Linkcity va construire un projet urbain mixte comprenant des logements familiaux, une résidence en co-living, une résidence sociale, des espaces de travail, des commerces, un local associatif et même une salle d’escalade d’environ 1 600 m² !
« Ce projet est la première phase de la reconversion urbaine d’un site industriel de plus de 10 hectares dans Paris. Ce site va accueillir des logements sociaux, mais aussi des logements en accession, qui permettra notamment de loger des familles. Nous allons y implanter un grand jardin, recréant un espace végétalisé, dans un quartier qui en est faiblement doté. C’est aussi un bâtiment plus écologique, avec des toitures et des façades végétalisées, mais aussi un parc photovoltaïque. »
Emmanuel Grégoire,
Premier adjoint à la Maire de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture, du Grand Paris, de la transformation des politiques publiques et des relations avec les arrondissements
« Ce projet construit la ville de demain, à l’échelle du quartier, qui préserve la richesse de ses sites historiques tout en faisant évoluer son fonctionnement pour concilier les enjeux du futur. Il maintient également l’emploi industriel au cœur de ce quartier populaire. Tournée vers les énergies renouvelables, la RATP y poursuivra son activité historique.
Une nouvelle vie de quartier se développera dans un objectif de mixité sociale, des activités et des espaces. »
Anne-Claire Boux,
Adjointe à la Maire de Paris en charge de la politique de la ville.
Emmanuel Grégoire :
Il s’inscrit dans un double objectif : celui d’intégration des grands sites industriels dans le tissu urbain local, poursuivi par la Ville de Paris, notamment grâce à la création de logements et de logements sociaux, et en maintenant une activité économique ; ainsi que celui de transition écologique mené par la RATP, avec la mutation progressive de l’ensemble de la flotte de bus diesels en bus électriques ou bus biogaz.
Anne-Claire Boux :
Ce projet est une illustration de l’ambition que nous portons pour les Parisien.ne.s, opérer une transformation écologique de notre Ville qui place l’humain en son cœur. L’électrification des bus de la RATP et la création d’une halle photovoltaïque participeront à l’amélioration du cadre de vie et son apaisement. Cette mutation a été l’opportunité de construire un quartier dynamique alliant espace végétalisé, logements, activité économique et de proximité.
Emmanuel Grégoire :
Nous nous sommes mobilisés avec Eric Lejoindre, le maire du 18e arrondissement pour travailler au développement les espaces végétalisés sur ce site et à un pourcentage nécessaire de logements sociaux. Aujourd’hui, c’est un projet avec grand jardin central de 3.000m² qui verra le jour, ainsi que des toits et des façades végétalisées, soit 5.650m² de sols et surfaces végétalisés au total. Sur les 10.000m² de surface habitable, 31% seront réservés au logement social.
Anne-Claire Boux :
Ce projet s’est nourri non seulement d’une collaboration étroite entre la RATP et les élu.e.s du 18ème, mais aussi avec les habitant.e.s du quartier pour répondre à leurs besoins. Le jardin privé a été ouvert pour être accessible, les espaces végétalisés ont été agrandis, la place est plus aérée et 10% de l’activité sera réservée à l’ESS.
Emmanuel Grégoire :
Le lauréat a mené une concertation auprès des riverains concernant leurs attentes pour ce projet. Linkcity a été attentif à nos attentes et à celles des Parisiennes et des Parisiens. Il a su faire évoluer certains points du projet, notamment concernant la part des espaces verts.
Anne-Claire Boux :
La concertation prévue sur la destination des locaux de commerciaux et associatif est essentielle afin d’implanter des activités de proximité, source de dynamisme et de convivialité.
Emmanuel Grégoire :
Belliard se situe dans un quartier qui est en train de se réécrire avec l’émergence de nouveaux quartiers dans les années à venir : Chapelle Charbon, Chapelle internationale, Gare des Mines-Fillettes … Il permettra d’accroitre l’accessibilité aux activités culturelles, de loisir, de sport, de restauration…
Anne-Claire Boux :
Notre objectif est de donner un nouveau souffle au quartier Amiraux-Simplon. La création du jardin et des espaces végétalisés apporteront un espace de respiration, d’apaisement, de solidarité.
Valère Pelletier
Directeur général de RATP Solutions Ville
Valère Pelletier : Alors même qu’elles souhaitent maintenir pour leurs habitants une vraie qualité de vie et leur offrir un environnement agréable, utile et respectueux de l’environnement, les villes sont confrontées à des ruptures de plus en plus nombreuses. Notre métier historique et nos savoir-faire nous permettent de leur apporter des solutions pour apaiser ces tensions et créer du lien, avec une vraie prise en compte de l’intérêt général.
Valère Pelletier : Historiquement, nous sommes le partenaire et l’opérateur de mobilité d’une métropole mondiale, Paris. Mais depuis plusieurs années, notre terrain de jeu s’est élargi. A travers le développement de la filiale RATP Dev, nous accompagnons désormais une multitude d’autres villes, en France et dans le monde. Nos domaines de compétence aussi ont évolué. Notre cœur de métier reste le transport mais nous sommes actifs et compétents dans la gestion de l’énergie, les télécommunications, l’immobilier, la logistique urbaine et bien sûr dans les nouvelles mobilités urbaines.
Valère Pelletier : le groupe RATP, c’est 8 700 logements sociaux en Île-de-France, c’est le Plan Bus 2025 avec la conversion du matériel roulant et des centres bus aux énergies propres, ce sont des partenariats avec Cityscoot ou Klaxit.
Valère Pelletier : Nous sommes un acteur pluridisciplinaire qui a pour vocation d’être un interlocuteur privilégié des villes, des collectivités territoriales. Nous sommes des gestionnaires de la complexité urbaine : le genre d’interlocuteur qui apporte des… solutions. Notre offre dédiée, Solutions Ville, ne fait que donner davantage de visibilité à ce qui est déjà, au fond, une réalité de terrain.
Bertrand Lenoir : RATP Connect est le nom adopté en 2018 par Telcité. A l’origine, Telcité a été créé dans la perspective de l’ouverture à la concurrence du marché des télécommunications, pour permettre aux opérateurs autres que l’opérateur historique, France Télécom, de se déployer rapidement en Île-de-France. Le Groupe a ainsi créé, à partir du réseau physique opéré par la RATP, un réseau de fibre optique très dense, qui continue de s’étendre au rythme de la croissance des lignes de métro et de RER.
Bertrand Lenoir : Des opérateurs télécom mais aussi des grandes entreprises, des grands comptes publics ou des collectivités locales. Nous intervenons en prestation de services, en assurant, au-delà du raccordement à notre réseau, une maintenance 24h/24 et 7 jours/ 7 pour leur assurer le meilleur taux de disponibilité.
Bertrand Lenoir : L’approche du Groupe est d’offrir une solution complète, intégrée, y compris en termes de connectivité. Nous apporterons notre expertise sur ces sujets chaque fois la fibre sera nécessaire pour des projets urbains.