Le bus, une chance pour les territoires

Depuis le 1er août 2021 et pour une durée de 8 ans, le groupe RATP exploite les 64 lignes régulières desservant l’Ouest de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise et la communauté de communes des Portes de l’Ile-de-France. Ile-de-France Mobilités a en effet choisi de déléguer à la filiale du groupe RATP ces lignes opérées jusqu’à présent par plusieurs entreprises différentes. Engagement a été pris d’améliorer significativement la régularité et la ponctualité des bus ainsi que l’information en temps réel des voyageurs. Un des enjeux majeurs sera d’accompagner la mise en service du prolongement du RER en anticipant les impacts sur le développement économique du territoire et la croissance de la demande de mobilité. Le groupe RATP est par ailleurs maître d’ouvrage pour la construction d’un nouveau Centre Opérationnel Bus alimenté en GNV à Epône. Enfin le Centre Opérationnel Bus de Mantes-la-Jolie sera réaménagé pour permettre la transition énergétique du matériel roulant.

Quel regard portez-vous sur les récentes attributions de délégation de service public sur le territoire de la communauté d’agglomération ?

Avec deux opérateurs seulement exploitant les lignes de bus du territoire, au lieu de 6 précédemment, nous allons gagner en lisibilité, en particulier auprès des habitants. Le groupe RATP était déjà présent historiquement dans le Mantois, sur nos réseaux urbains et interubains mais également  avec une ligne de transport à la demande. Ile-de-France Mobilités a donc attribué la zone centrale de la communauté urbaine à un interlocuteur que nous connaissons bien.

Quelles sont les autres évolutions attendues ?

Sur le plan écologique, Ile-de-France Mobilités a fait le choix du GNV (Gaz Naturel Véhicule) pour les réseaux de grande couronne et a racheté des dépôts de bus, qui vont être convertis au GNV. C’est une bonne chose car cette énergie correspond bien aux besoins de notre réseau de bus, sur le territoire étendu qui est le nôtre. Je suis plutôt enthousiaste à l’idée que notre réseau devienne propre !

Qu’en est-il de l’offre ? Qu’est-ce qui va changer pour les habitants ?

La nouvelle offre devrait entrer en vigueur à l’été 2022. Le transport à la demande, qui était cantonné au sud du territoire, va être déployé sur l’ensemble du territoire. Nous attendons de voir comment les habitants s’empareront de ce service, que les élus des communes les plus rurales souhaitaient proposer.  Sur ma commune, Rosny-sur-Seine, qui est, avec 7000 habitants, une commune périurbaine, du transport léger à la demande, va venir se substituer aux bus classiques en journée, ce qui est pertinent, notamment sur plan environnemental. Enfin, les lignes nocturnes vont être renforcées, de façon à permettre aux voyageurs du dernier train du soir de rentrer chez eux en bus, avec des bus qui s’arrêteront uniquement aux arrêts demandés par les passagers. Nous avons aussi devant nous un beau projet de restructuration, de simplification et de rationalisation des lignes à Aubergenville et Mézières sur Seine. Sur tous ces sujets, le groupe RATP est un partenaire ouvert et actif.

Pour un territoire, un centre bus est bien plus qu’un ‘dépôt’ sans vie. C’est une activité de service créatrice d’emplois, de dynamisme économique, un partenaire de la vie locale qui accompagne, au-delà des questions de mobilité, les collectivités sur les enjeux auxquels elles sont confrontées : qualité de vie, préservation de l’environnement, insertion, prévention. Exemple à Thiais, sur les pas d’Ingrid Charles, directrice du centre bus.

Que représente un centre bus comme celui de Thiais pour les territoires desservis ?

Un acteur invisible pour le grand public mais très présent dans la vie des territoires. Le centre bus de Thiais exploite, sur 3 départements et 30 communes, un maillage constitué de nombreuses ligne structurantes et de lignes de proximité, qui relient les grands pôles de transport multimodaux, l’aéroport d’Orly et les bassins d’emploi et zones d‘activités du sud francilien. Par exemple, le TransVal de Marne, une ligne de 20 kilomètres, achemine chaque jour 65 000 personnes entre la gare RER B La Croix de Berny et la Gare du RER A Saint-Maur Créteil. Nous opérons aussi la navette de Thiais ou le réseau Valouette, des services de proximité qui permettent aux habitants de rejoindre rapidement commerces et services.

Le bus est un mode réputé flexible, comment cela se traduit-il concrètement ?

Nous nous appuyons sur des enquêtes terrain (origine et destination), l’écoute des clients, voyageurs et riverains, l’intégration des projets et spécificités du territoire (aménagement urbain…) et l’analyse des données d’exploitation pour construire, au service d’Ile-de-France Mobilités, une offre compétitive, au plus près des attentes des usagers. Le bus est aussi capable de s’adapter ponctuellement à des événements prévus ou imprévus : nous sommes en capacité, en lien avec Ile-De-France-Mobilités, de renforcer notre offre pour des événements sportifs ou de grands rassemblements. Nous avons aussi, en 72 heures, mis nos bus aux nouvelles normes sanitaires en réaction à l’épidémie de Covid. En cas d’intempéries, nous travaillons en étroite collaboration avec les services techniques des communes pour assurer au mieux la continuité de service.

Êtes-vous un partenaire sur d’autres sujets que celui de la mobilité ?

Parce que nous connaissons parfaitement les territoires que nous desservons, nous participons activement à l’emploi et au développement local, à la fois parce que nous acheminons les voyageurs jusqu’à leur lieu de travail, les clients jusqu’aux pôles de loisirs et de consommation mais aussi parce que nous pratiquons, avec nos partenaires locaux, une politique de recrutement inclusive pour développer ou renforcer nos équipes. Nous connaissons les enjeux des collectivités et nous les aidons à agir. Par exemple, nos conducteurs interviennent régulièrement auprès des collégiens et lycéens pour les sensibiliser aux questions de sécurité et de prévention des risques routiers. C’est aussi l’occasion de faire découvrir nos métiers. Nous avons aussi développé des partenariats avec des ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail) pour favoriser l’insertion professionnelle de personnes handicapées et nous proposons chaque année des contrats d’apprentissage sur l’ensemble de nos activités.

Plus de la moitié des salariés du transport public urbain sont des conductrices et des conducteurs de bus. Le concours des Bus d’or distingue chaque année depuis 1988 les meilleurs d’entre eux selon des critères de technicité de la conduite, de respect de l’environnement et de qualité de relation avec les voyageurs. Organisé par l’UTP, l’Union des Transports publics et ferroviaires, ce concours met en compétition des conducteurs de réseaux de transport public urbains adhérents de l’UTP et de plusieurs réseaux européens. Le groupe RATP a de nouveau été distingué lors de la dernière édition grâce notamment à Doriane Dupont, conductrice au centre bus d’Aubervilliers, première au classement féminin.