image
image Rejoignez-nous sur Twitter !

L'actualité du groupe RATP au service des élus et des acteurs qui font les territoires.

image Suivre @RATPgroup_Terr

Les dernières infos sur l'activité du groupe RATP.

image Suivre @RATPgroup

Vers une mobilité plus intelligente et numérique

.

image

Louis Nègre

Publié le

  • Président du GART, le Groupement des autorités responsables de transport, une association qui agit en faveur du développement des transports publics et des modes alternatifs à l’usage individuel de la voiture.

  • Maire de Cagnes-sur-Mer.

  • Président délégué de la Métropole Nice Côte d’Azur.

  • Président du GART, le Groupement des autorités responsables de transport, une association qui agit en faveur du développement des transports publics et des modes alternatifs à l’usage individuel de la voiture.

  • Maire de Cagnes-sur-Mer.

  • Président délégué de la Métropole Nice Côte d’Azur.

Les mesures de confinement ont permis d’expérimenter à grande échelle ce que serait la ville avec peu ou pas de voitures individuelles. Quelles leçons en tirer ? Va-t-on vers une redistribution de l’espace public ?

La période de confinement a surtout été une période avec pas ou peu de déplacements. L’enjeu du déconfinement est d’éviter que les mesures prises pour protéger les usagers des transports publics ne les incitent à se reporter vers l’usage de la voiture individuelle pour les transports du quotidien. De ce point de vue, les infrastructures cyclables provisoires sont un excellent moyen de développer la pratique du vélo en ville qui est notablement inférieure, en France, par rapport aux autres pays. Il n’en reste pas moins qu’il faut engager une politique forte de relance des transports publics qui, en particulier dans les métropoles, resteront l’épine dorsale du système de transports du quotidien.

Il faut engager une politique forte de relance des transports publics, en particulier dans les métropoles

Quel impact cette période aura-t-elle sur le comportement des voyageurs ? Comment l’imaginez-vous ?

Tous les pays qui ont vécu le déconfinement avant nous constatent l’impossibilité de revenir rapidement à une fréquentation supérieure à 60 % alors même que l’offre, y compris chez nous, est proche des 100 % du niveau antérieur à la crise. On sait que les crises du niveau de celle que nous vivons impactent durablement les habitudes des voyageurs. Dans les années 1990, il avait fallu deux années pour retrouver la fréquentation antérieure aux attentats qui avaient endeuillé les transports de la capitale. Par ailleurs, de nouvelles habitudes de travail, faisant plus de place aux horaires décalés et au télétravail, vont durablement modifier la charge des transports publics. On peut donc dire que la crise va inciter les voyageurs à une meilleure planification et une optimisation de leurs déplacements. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faudrait baisser l’offre car un niveau d’offre élevé est la condition sine qua non du maintien de la distanciation sociale.

Quels sont les exemples ou expérimentations qui vous paraissent les plus porteurs ?

La plupart des adhérents du GART ont fait preuve d’un grand sens de l’innovation pour repenser la circulation des voyageurs dans les véhicules, mettre du gel hydroalcoolique à disposition des voyageurs, imaginer des tarifications adaptées à la situation de crise et développer les solutions de billetterie virtuelle par smartphone. Ce qui m’a particulièrement frappé, ce n’est pas un exemple précis de réalisation mais plutôt la forte résilience de nos réseaux de transports publics qui ont continué à fonctionner à des taux conséquents de l’ordre de 30 % de l’offre standard et ceci malgré les contraintes du confinement.

la crise va inciter les voyageurs à une meilleure planification et une optimisation de leurs déplacements

Quel rôle peuvent jouer les ruptures technologiques dans le paysage urbain de demain ?

Les ruptures technologiques sont déjà intégrées dans la Loi d’Orientation des Mobilités. Cela veut dire que la crise ne les fait pas apparaître mais elle peut en être un accélérateur. La mobilité servicielle est un concept sur lequel nous travaillons depuis des mois. De la même façon que l’administration a effectué une véritable révolution numérique avec la quasi-totalité des échanges qui se font maintenant en ligne, les transports publics vont intégrer massivement les nouvelles technologies de commercialisation des titres de transport, d’interopérabilité des réseaux et aussi d’une information voyageur complète, pertinente et connectée entre les autorités organisatrices grâce à l’ouverture des données telles qu’elle est prévue dans la LOM.

Par ailleurs, les travaux récents sur les véhicules autonomes montrent que ce sont principalement les transports publics qui vont en être les premiers utilisateurs potentiels avec les navettes de faible capacité. La ville de demain reposera toujours sur le développement d’axes lourds mais les déplacements terminaux se feront avec des plus petits véhicules qui seront autonomes. C’est une véritable révolution qui permettra aussi d’optimiser les coûts d’exploitation et donc, de développer de nouveaux services.

A quoi peut ressembler la mobilité de la « ville d’après » ?

Dans la ville d’après, la mobilité sera plus intelligente, décarbonnée et plus disponible à toute heure de la journée car avec une charge mieux répartie. On peut parler d’une « smart-mobilité ». Mais ce que cette crise nous apprend aussi, c’est que la déconcentration des métropoles vers les villes moyennes va aussi se développer pour que l’ensemble du tissu urbain national se développe de façon plus équilibrée et plus harmonieuse.