Depuis le 5 avril 2022, la société Fraîcheur de Paris, codétenue par ENGIE (85 %) et le groupe RATP (15 %), exploite le réseau de froid urbain de la Ville de Paris et ce pour une durée de 20 ans. Pour répondre à la démarche de décarbonation et d’adaptation au changement climatique de la capitale, Fraîcheur de Paris propose une alternative durable et compétitive aux solutions de climatisation traditionnelles. Avec pour objectif, sur la durée de la concession, d‘éviter l’émission de 300 000 tonnes de CO2 tout en triplant quasiment le réseau existant pour desservir notamment de nouveaux équipements (hôpitaux, crèches, écoles, EHPAD, etc.), soit plus de 300 bâtiments supplémentaires à vocation sanitaire. Désireux de répondre à l’enjeu de protection des populations les plus fragiles dans un contexte de réchauffement climatique, ce service s’adressera également aux commerces de proximité, aux établissements recevant du public, et – de manière additionnelle – à quelques logements du secteur résidentiel.
Moderniser un matériel roulant qui restera en service plusieurs décennies, c’est un choix structurant et un vrai levier pour réduire la consommation d’énergie. Les marchés d’achat de bus, métros, tramways ou rames de RER du groupe RATP intègrent donc systématiquement des critères en termes d’émissions de GES et de performance énergétique. Pour l’achat de nouveaux trains MI 20 attendus sur la ligne B du RER entre 2025 et 2030, le groupe RATP et la SNCF ont mené une démarche globale d’éco-conception portant à la fois sur la performance énergétique des nouveaux matériels (avec un objectif de réduction de la consommation d’énergie de traction de 25 %), sur la réduction de l’impact carbone de la construction des rames, ou encore sur la recyclabilité des trains en fin de vie, dans une optique d’économie circulaire.
À Paris, rue Beaubourg, le bailleur social Paris Habitat et la RATP, tous deux partenaires du Plan Climat de Paris, innovent depuis 2018 en utilisant la chaleur du tunnel du métro de la ligne 11 pour chauffer un immeuble de 20 logements sociaux. La chaleur est récupérée et acheminée vers une pompe à chaleur qui se trouve dans l’immeuble, couvrant ainsi en moyenne 35 % des besoins en chauffage de l’immeuble.
Dans un contexte de transition énergétique, la RATP a recours aux énergies renouvelables pour améliorer son bilan carbone. Dans le cadre du prolongement de la ligne 14, les stations Porte de Clichy et Mairie de Saint-Ouen utilisent la géothermie pour couvrir leurs besoins en chauffage et en régulation thermique, ce qui permet de réduire la production de CO2 de 50%. Véritable innovation, la géothermie a été directement intégrée dans les parois des stations de métro pour capter la chaleur présente naturellement dans les sols.
Le développement du recours aux énergies décarbonées est l’une des priorités du groupe RATP : son ambition est de porter la part d’énergies renouvelables dans sa consommation d’électricité globale à 10 % d’ici 2025. La signature avec le groupe EDF, en février 2021, d’un premier contrat de vente d’électricité renouvelable incarne concrètement cet engagement. Dans le cadre de ce PPA (Power Purchase Agreement), l’énergéticien s’engage en effet à fournir à la RATP la production électrique de cinq de ses parcs éoliens en France. Sur les trois années du contrat, ce sont 170 gigawattheures d’électricité renouvelable qu’EDF fournira à la RATP, soit près de 4 % de la consommation globale de la RATP et l’équivalent de la consommation des sept lignes de tramway exploitées par la Régie.
Île-de-France Mobilités et la RATP se sont engagées dans une évolution technologique et écologique majeure : convertir l’ensemble des 25 centres bus exploités par la RATP à l’électrique et au biométhane. En 2022, le cap des 1 000 bus propres a été franchi avec l’intégration de 600 bus électriques et biogaz dans la flotte francilienne.
Des livraisons du dernier kilomètre vertueuses, en cœur de ville ? C’est possible, à condition de multiplier les mini-hubs logistiques urbains où l’on pourra transférer les colis depuis des véhicules lourds, polluants et bruyants, vers des véhicules légers, silencieux, à faible émission.
Inoccupés pendant la journée, les centres bus, avec leurs quais et leurs surfaces de type industriel, se prêtent parfaitement à cette mixité fonctionnelle. En accord avec Ile-de-France Mobilités, le groupe RATP s’est donc engagé dans une démarche d’écologie industrielle : RATP Logistics propose aux opérateurs logistiques l’usage en journée de centres bus lorsqu’ils sont vides, ou à temps plein sur certaines zones dédiées en périphérie. L’offre de logistique urbaine propose désormais ces « espaces urbains de distribution » sur une surface totale de 7 500 m2 à Chronopost, Amazon et Ecolotrans sur 6 sites.
Piloté par la RATP et la Ville de Paris, le quartier circulaire des Deux Rives a mené pour la première fois à Paris, en 2019 et 2020, une expérimentation de déchèterie fluviale codirigée par la RATP, la Ville de Paris et Voies Navigables de France, baptisée « Tri en Seine ». Les entreprises et les habitants du quartier étaient invités à déposer leurs petits mobiliers, matériels électriques ou encore gravats sur une péniche amarrée au port de Tolbiac puis au port de Bercy en 2020. Chargée de les acheminer par la Seine jusqu’au centre de recyclage du port de Gennevilliers.
Ce recours au transport fluvial a permis d’éviter les émissions de gaz à effet de serre équivalentes à 25 camions dans Paris et ouvert la voie à une mutualisation de la collecte des déchets, pour tous les occupants de ce vaste quartier situé entre les gares de Lyon, d’Austerlitz, de Bercy et le quartier de Tolbiac. Avec, à la clé, un gain économique et environnemental.
