La biodiversité est fondamentale pour les habitants des villes car ces écosystèmes leur rendent d’indispensables services. On pense ainsi à la régulation des températures en période de canicule, à la participation à la dépollution du sol, de l’eau, de l’air, mais il ne faut pas sous-estimer l’impact positif sur la santé. De plus en plus d’études montrent que les gens qui vivent dans des quartiers à forte biodiversité sont en meilleure santé. C’est vrai pour les allergies au pollen, qui sont moins nombreuses, mais aussi pour le stress, les dépressions. De fait, vivre dans du tout minéral semble difficilement supportable ! Jusqu’à peu, l’attention portée à ces sujets était moindre, voire on cherchait à domestiquer la nature en ville car, pour caricaturer, personne n’aime les insectes. Mais on voit que cela bouge, certaines études montrent qu’aujourd’hui le public adepte des espaces verts plus foisonnants, avec une gestion douce, dépasse en nombre celui préférant les espaces très gérés, dont la biodiversité s’avère très pauvre. La biodiversité et tout ce qu’elle implique semblent ainsi mieux acceptés et on voit que la demande de vert augmente considérablement. Les habitants la formulent lorsqu’ils sont interrogés sur des projets urbains, ou à travers leur engouement pour les permis de végétaliser. Certaines villes portent d’ailleurs une forte ambition, je pense notamment à Nantes ou Angers, mais il y a aussi Grenoble, Strasbourg, etc. On y voit croître la végétalisation en parallèle de la mobilité douce. Car, évidemment, la voiture est l’un des principaux ennemis : pollution, sol bitumé… Lorsque les villes redonnent davantage de place aux piétons, aux cyclistes, c’est également positif pour la biodiversité puisque la pollution diminue et que la végétation qui jouxte souvent ces voies représente de véritables corridors pour les espèces, reliant les espaces verts entre eux. Et ces mutations à l’œuvre portent leurs fruits : parmi tous les écosystèmes au monde, les seuls qui ont une tendance à l’amélioration sont ceux des villes.
Combiner renouvellement de son outil industriel et réinsertion du végétal en ville, c’est l’un des axes retenus par la RATP. Travaillant à l’insertion urbaine de ses sites, l’entreprise saisit ainsi l’opportunité que représentent la reconstruction et la modernisation de ses centres bus et ateliers de maintenance pour proposer des opérations visant la mixité. Dans le 15e arrondissement de Paris, les Ateliers Vaugirard, dont les travaux ont démarré en février 2019, en sont une parfaite illustration.
Outre la rénovation de ce site accueillant depuis 1910 des activités de maintenance, la RATP y a lancé un projet urbain d’envergure mené suivant l’approche environnementale de l’urbanisme, en partenariat avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Le projet comprend 400 logements, des commerces de proximité, une halte-garderie et une nouvelle voie. Mais surtout, une ambitieuse toiture végétalisée de 15 000 mètres carrés viendra se jucher sur l’ensemble, soit le plus grand toit végétalisé de Paris. 700 mètres carrés de surface seront par ailleurs dédiés au développement d’une activité d’agriculture urbaine, dont la production sera écoulée sur place, au sein d’un marché situé en rez-de-chaussée.