Comment définissez-vous le périurbain ?
Cette notion désigne un développement foncier, souvent sous forme de maisons individuelles, autour d’anciens villages, dans la lointaine couronne des métropoles ou des villes moyennes.
Ces zones sont marquées par l’étalement de l’habitat, la question des transports y est donc essentielle. Ces espaces sont plus complexes qu’on ne le dit. Sociologiquement par exemple, il existe un périurbain aisé et un autre plus populaire.
Quand ces espaces « de l’entre deux » ce sont-ils développés ?
À partir des années 1970 – 1980. Les raisons sont multiples. Tout d’abord, la demande : la maison avec jardin reste un idéal, notamment pour les familles avec de jeunes enfants.
Ensuite l’offre : les terrains étaient nombreux, les promoteurs ont saisi cette opportunité. Enfin, plus récemment, le prix de l’immobilier dans les centres-villes a poussé les futurs propriétaires à s’installer plus loin.
« Il est temps de changer notre regard, trop négatif, sur le périurbain ! »
Comment évolue le périurbain aujourd’hui ?
Il existe une tendance à la densification. La maison individuelle reste le modèle dominant mais de petits logements collectifs apparaissent. Le périurbain connait aussi une mutation sociologique : une partie des habitants a vieilli et un brassage des générations se met en place.
Il va donc falloir développer les commerces de proximité par exemple, ou penser à des résidences plus adaptées aux attentes des plus âgés. Ces zones vivent un moment charnière. À condition de ne pas passer à côté des grands enjeux.
Quels sont les enjeux prioritaires pour le périurbain selon vous ?
Dans ces lieux, il est difficile de laisser les enfants à l’école puis de se rendre au travail sans automobile. Mais, pour des raisons environnementales, il est désormais capital de promouvoir des solutions alternatives comme le covoiturage ou les vélos à disposition afin de rejoindre les gares de transports en commun.
Ce n’est pas une équation facile. Pour la résoudre, il me parait essentiel de changer avant tout notre regard, souvent trop négatif, sur ces zones. Il s’agit de mieux les connaître, les comprendre, pour exploiter pleinement leur potentiel.
Comment exploiter tout le potentiel du périurbain, avec quel type d’initiative ?
L’essentiel est de bien cerner les habitudes des habitants. Par exemple, les centres commerciaux jouent un rôle central dans le périurbain. Que ce soit pour les courses ou les loisirs, ils drainent d’importants flux de population.
Ils pourraient tout à fait évoluer vers des espaces mixtes, conjuguer des logements, des maisons de retraites avec des commerces et devenir des véritables « hubs » de mobilité. L’accès aux transports en commun serait ainsi simplifié. Là encore, pour réussir ce pari, il convient d’appréhender ces centres autrement, avec la volonté de les valoriser et d’utiliser pleinement leurs atouts.