« Le MaaS offre à chacun les clés d’une ville augmentée. »
Le MaaS change-t-il la ville et les usages urbains ?
F.L. Il est encore trop tôt pour le dire. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase où nous créons la confiance par l’excellence. Changer les habitudes, casser les routines, en matière de mobilité, ne se fait pas en un jour.
Il faut d’abord que les utilisateurs aient toute confiance dans l’information que nous leur délivrons. Alors, ils commenceront à expérimenter, à créer leur propre trajet, en associant vélo, marche et bus ou métro, tramway et trottinette.
Quelle est l’approche du groupe RATP en ce qui concerne le MaaS ?
F.L. Le groupe RATP s’est très tôt positionné sur ce sujet de la ville augmentée, indissociable de celui des nouveaux services de mobilité.
Après avoir déployé des applications MaaS sur plusieurs réseaux exploités par RATP Dev à Annemasse, Brest ou Angers, il a lancé en 2021 en Île-de-France l’app Bonjour RATP, qui bénéficie aussi de l’expertise de Mappy, intégré au Groupe depuis 2021.
Grâce à Mappy, l’app Bonjour RATP propose une multitude de points d’intérêt. Une nouvelle façon de voir la ville ?
F.L. Là aussi, nous n’en sommes qu’au début. Nous allons profiter des Jeux Olympiques de Paris pour tester cette idée de découverte des lieux. Aujourd’hui, on sait proposer sur un long trajet des stations essence, de l’hébergement, des restaurants. En revanche, on ne sait pas encore suggérer en ville, sur les trajets du quotidien, des « détours » pertinents ou des « snack moments » qui permettent de réenchanter la ville…
Mais nous commençons à le faire, en proposant du click and collect dans des casiers situés dans des stations de métro par exemple. Nous faisons ainsi gagner du temps à nos voyageurs et nous pouvons, via l’app Bonjour RATP, leur proposer un détour pertinent : un square tout proche, une expo dans leur quartier, etc. Notre ambition est d’optimiser au mieux les trajets de nos utilisateurs pour qu’ils puissent pleinement profiter de ce qui les entoure. Nous pouvons le faire parce que le groupe RATP exploite un réseau physique associé à des outils digitaux.
Ces services donnent à la ville un supplément d’âme ?
F.L. Oui, car leur agilité leur permet de s’adapter au rythme changeant de la vie urbaine. Et la force du digital, son ADN, c’est d’adapter constamment et très rapidement sa proposition de service.
Pendant la période de canicule de cet été, nous avons pu par exemple très rapidement intégrer dans notre carte Mappy toutes les fontaines à eau de Paris. Et au-delà de ces périodes de crise, une app comme Bonjour RATP peut dessiner une infinité de parcours dans la ville, en offrant des découvertes et des détours d’une grande richesse.