Qualité de villes, le magazine du groupe RATP qui donne à voir LA VILLE AUTREMENT.

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Inspirations

De La Roche-sur-Yon à Vancouver

Agir, transformer nos habitudes personnelles et collectives. Face à l’urgence climatique, cela paraît évident. Mais la réalité n’est pas si simple. Alors, qu’est-ce qui entraîne le passage à l’action ? Comment s’opère le déclic ?

Empreinte minimale, énergie locale

L’agglomération de La Roche-sur-Yon avance à grands pas vers la mobilité décarbonée. Depuis le mois d’octobre 2021, le tout premier bus à hydrogène vert est en circulation sur les lignes du réseau de transport public, Impulsyon, dont RATP Dev, filiale du groupe RATP, est l’opérateur. L’adoption de cette innovation vient compléter une flotte comprenant déjà 3 bus circulant au Gaz Naturel de Ville et deux minibus 100% électriques. Et l’engagement est pris : les émissions de CO2 de la flotte seront réduites grâce à l’acquisition de véhicules toujours moins polluants.

À l’autre bout de la chaîne, côté production d’énergie propre, une autre mutation profonde est en cours. Depuis novembre dernier, sur le territoire de la Roche-sur-Yon toujours, le Syndicat Départemental d’Énergie et d’Équipement de la Vendée (Sydev) a inauguré la première station multi-énergies vertes. D’une envergure jusque-là inégalée en France, elle produit localement et en circuit court hydrogène vert, bioGNV et superchargeur électrique. Et ce n’est qu’un début : pour la fin 2022, le Sydev et la SEM (société d’économie mixte) de production et de distribution d’énergie renouvelable Vendée Énergie comptent ouvrir deux autres stations tri-énergies sur le territoire.

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« L’agglomération s’est saisie de la démarche départementale pour accélérer les bénéfices de cet écosystème vertueux »

Alexandre Galvez
Directeur de CTY, filiale de RATP Dev, exploitant le réseau Impulsyon

Quel est le cheminement du réseau de transport Impulsyon vers les énergies décarbonées ?

A.G. Historiquement, c’est une démarche menée à l’échelle du département par le Syndicat Départemental d’Énergie et d’Équipement de la Vendée (Sydev). Ce Syndicat a pour mission d’organiser la gestion et la distribution d’électricité, de gaz et désormais, d’hydrogène. Initialement, le Sydev a travaillé sur un réseau pionnier de bornes de recharge pour les véhicules électriques. Ensuite, il a mis en place une deuxième brique orientée vers le Gaz Naturel de Ville.

Un écosystème départemental s’est donc progressivement mis en place. L’agglomération a souhaité s’inscrire dans cette dynamique et la porter encore plus loin. Le symbole le plus marquant est l’inauguration de la station multi-énergies vertes du Sydev à La Roche-sur-Yon. La première de cette importance en France, qui est capable de fournir du Bio-GNV, de l’électricité verte pour des bornes de recharge et de l’hydrogène vert. La station est accessible aux véhicules privés comme publics, c’est d’ailleurs là que nous chargeons notre bus hydrogène.

Avec la mise en service du premier bus hydrogène, quels sont les avantages pour les voyageurs ?

A.G. L’objectif était qu’ils ressentent uniquement des bénéfices, la qualité de service devait être immédiatement au rendez-vous. C’est dans cette perspective que nous avons travaillé conjointement avec l’agglomération pour identifier le matériel le plus performant et adapté aux caractéristiques du réseau, très en amont de l’ouverture de la station hydrogène.

Car ce bus vient remplacer son prédécesseur qui roulait au gasoil : il devait être en mesure de réaliser les mêmes trajets. Il a donc une très forte autonomie, plus de 450 km en conditions réelles, et n’apporte que des avantages puisqu’il est silencieux, confortable, dispose d’un plancher bas pour assurer son accessibilité. Sans oublier, bien entendu, qu’il ne pollue pas.

Quelles seront les prochaines étapes ?

A.G. Un deuxième bus à hydrogène rejoint la flotte d’ici la fin de l’année ainsi qu’un minibus à hydrogène, qui assure la navette pour desservir les entreprises d’une zone d’activités.

Nous voulons proposer une offre toujours plus pertinente, qui évolue selon les attentes et les besoins, avec une flotte peu à peu renouvelée pour garantir une mobilité propre.

Lappeeranta, avant-gardiste

Qu’est-ce qui a poussé, dès 1990, la 13e ville de Finlande à prendre une avance spectaculaire dans le domaine de l’écologie ? Est-ce la culture finlandaise, pionnière en protection de l’environnement ? Ou bien la relation étroite avec la nature qu’entretient cette ville, dont l’économie repose sur l’industrie du bois et le tourisme ? Quoi qu’il en soit, Lappeeranta a reçu en 2021 le prix de la Feuille verte européenne, qui récompense les petites villes prenant en compte l’environnement dans leurs aménagements urbains.

Et la municipalité ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, puisqu’elle vise la neutralité carbone dès 2030 et le zéro déchet en 2050. Le secret ? L’équipe municipale pilote et coordonne une mobilisation à tous les niveaux, un véritable travail en réseau mené avec les citoyens, l’université et les entreprises. À Lappeenranta, pour le climat, c’est un trio gagnant.

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Vancouver, verte pionnière

Quand il est élu maire en 2009, Gregor Roberston porte une promesse ambitieuse : faire de Vancouver la ville la plus verte du monde. Il lance alors, avec son équipe, le plan « Greenest City 2020 », qui prend à bras le corps le problème de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre en s’attaquant à dix thématiques précises. Par exemple, la ville a très tôt adopté un code de la construction particulièrement rigoureux.

Vancouver détient depuis le record canadien de bâtiments certifiés LEED (Leadership in Energy and Environmental Design). Aujourd’hui, tout nouveau bâtiment construit doit être neutre en émission carbone. Un tournant décisif, quand on sait que les bâtiments représentent environ 50% de la consommation énergétique des grandes villes.

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